I'm searching somethin' ...

Lorsque l'on est fanatique des brocantes, des petits accessoires vintages et des dimanche brumeux passés dans une boutique, le Bric-à-Brac -magasin dont les portes s'étaient ouvertes assez récemment- est tout bonnement un paradis. Et spécialement pour Claire Scott, qui se retrouvait ce dimanche dans sa boutique favorite de Pré-au-Lard.

C'était un local assez particulier, plus en hauteur qu'en largeur, qui comportait deux étages. Les divers articles -essentiellement des vêtements et des accessoires dans tous les genres, toutes les tailles et toutes les couleurs- s'entassaient sur les étagères, qui n'étaient somme toute que des planches de bois fixées aux murs, et qui montaient jusqu'au plafond. Ca et là, des échelles reposaient dans des coins, pour permettre aux gens d'atteindre les articles disposés les plus hauts. Il était impossible d'être à la fois client de cette boutique et atteint d'un quelconque embonpoint, car les rayons, et même l'entrée, une simple porte vitrée, étaient extrèmement étroits, et l'on ne pouvait s'y glisser que de profil.

Ce jour-là, donc, un dimanche couvert de brume, Claire Scott avait déniché, après deux heures et demie de fouilles intensives, la paire d'escarpins par excellence, chaussures qu'elle recherchait depuis des lustres. Le talon n'était pas trop haut, mais assez quand même pour ne pas être ridicule, le cuir à l'aspect très chic et élégant mais pas snob, la semelle en parfait état, et un détail vintage complêtait le tout, rendant la chaussure unique.
Le coeur (pour peu qu'elle en ait un) débordant d'un triomphe personnel et satisfait, la jeune fille décida de redescendre du point culminant où elle était perchée: à vrai dire, elle avait découvert sa trouvaille en haut de l'étagère la plus poussiéreuse et la plus dissimulée. Elle s'était donc assise à ce sommet, courbant la tête pour ne pas toucher le plafond, et avait farfouillé dans les boîtes à chaussures.
Tenant son magot dans la main droite, et la gauche à la perpendiculaire pour ne pas perdre l'équilibre, Claire se mit à descendre l'échelle à pas mesurés, ne quittant pas sa main droite des yeux. Mais l'équilibre en question était bien précaire, et l'échelle susnommée se déroba sous ses pieds. Elle dévala les quelques 3 mètres 1/2 qui la séparaient du sol, et se retrouva vautrée sur une Chose qui grognait, qui bougeait (un peu), mais qui n'avait pas de forme humaine.
Sa première pensée fut

*Mes chaussures! Mes chaussures!* Coup d'oeil. *Ouf, elles n'ont rien.*

Puis

*Moi, ça va, mais le Tas sur lequel je me suis écroulé, moins bien. Boh, de toutes façons, seul un Sang-de-Bourbe se laisserait écrabouiller de la sorte. Je peux donc m'en aller gaiement et sans scrupules. De toutes façons, qui a dit que j'étais scrupuleuse?*

Et Claire se leva fièrement, la tête et la paire d'ecarpins hautes, prête à s'en aller gaiement et sans scrupules pour payer le prix fort que valait son achat de la journée. Mais la Chose lança alors d'une voix encore étouffée par le choc récent:

"Dis-donc, tu pourrais t'excuser, ça ferait de mal à personne!"

*Quoi? Qui ose m'interpeller de la sorte?*

La Slytherin se retourna, le regard noir et la moue exaspérée, pour voir qui osait l'interpeller de la sorte.

Nombre de messages : 3 Age : 43 Date d'inscription : 07/05/2008

Quatre heures, treize minutes et vingt-cinq secondes. Ce n'était pas l'heure qu'il était, non. C'était le temps que Neville Longbottom avait passé dans Bric-A-Brac. Cela faisait tout simplement quatre heures, treize minutes et vingt-cinq secondes que le jeune homme était devant ces foutues étagères, dans ce foutu rayon de cette foutue boutique de ce foutu village à chercher en vain ces foutues chaussures pour le foutu anniversaire de cette foutue... Non. Oooooh, que non!

Neville était de mauvais poil, il était même hors de lui, mais jamais, ô grand jamais il ne pourrait se résoudre à dire du mal de Ginny Weasley. Et oui! Toujours Weasley. Car, si la jolie rousse avait choisi pour amant ce demeuré de Potter, elle ne s'était pas encore décidée à l'épouser. C'était d'ailleurs légèrement de la faute de Neville, qui n'avait eu de cesse que de l'en dissuader. Il ne l'avait donc pas tellement encouragé. D'ailleurs, Potter n'avait pas l'air très pressé! Et Neville avait parfaitement compris pourquoi...

Cinq ans. Durant cinq ans, le pauvre Neville avait du supporter les conneries du Balafré, faisant semblant de l'apprécier pour ne pas froisser Ginny qui, sans le faire exprès, ne cessait d'enfoncer ce pieu envenimé dans les entrailles de Neville en le baratinant sans arrêt de remarques toujours plus élogieuses sur le grand, le merveilleux, le magnifique Harry Potter!

Certes, si vous avez bien fait le calcul, vous aurez remarqué que Neville avait apprécié "Celui-Qui-A-Survécu" pendant deux ans. En réalité, il ne l'avait considéré comme une connaissance réellement amicale qu'en première année, et encore. C'était plus par admiration aveugle du Survivant, celui qui allait soi-disant les sauver du Lord Noir, que par réelle sympathie.

Une fois seulement, Neville avait repris espoir. Une seule et unique fois, durant sa septième et ultime année d'études à Poudlard, Neville s'était permis de faire une timide cour à l'élue de son cœur. Car le grand et ainsi de suite n'était pas là: il accomplissait son "devoir" et appliquait aveuglément et sans réfléchir les ordres du défunt Albus Dumbledore, laissant derrière lui ceux qu'il "aimait" pour s'occuper de son pire ennemi. Ironique, n'est-ce pas?

Mais Neville ne le désapprouvait pas, loin de là! Au contraire, il l'avait maintes fois remercié d'être parti et de ne plus avoir donné signe de vie. Car, pendant cette année, qui consolait Ginny? Qui l'aimait du plus fort qu'il en était capable? Qui la "maintenait à la surface"? Qui remplaçait brièvement Harry Potter dans son cœur? Neville Zacharius Longbottom. Et qui s'en fichait éperdument, privilégiant son combat contre un Mage Noir qui était revenu à la vie par sa faute? Potter, le héros de tous, le "Survivant". Pendant cette merveilleuse année, Neville et Ginny sortirent ensemble, et tout était pour le mieux. Seulement Il était rentré. Il avait reprit ses soi-disants droits sur Ginny. On aurait pu penser qu'Il se sacrifierait pour le bien de tous. Enfin, pour le bien de Neville, en fait, maaaaais... Et bien non! Il était revenu, et, depuis ce moment, Neville le haïssait chaque jour un peu plus.

Et sa haine croissait d'autant plus aujourd'hui qu'il avait appris, d'après les dires d'Angelina Johnson elle-même, qu'Il tentait de tromper Sa soi-disant "propriété" avec ladite Angelina! D'ailleurs tout le monde le savait. Tout le monde sauf, devinez qui, Ginny Weasley, bien sûr!

Or, Neville n'avait plus l'intention de laisser couler. Il avait bien l'intention d'ouvrir les yeux de Ginny, de lui montrer qu'il valait cent fois mieux que ce connard de Balafré. Et il avait tout planifié... Ainsi, le premier point de ce stratagème consistait en surpasser Potter dans tout les domaines. C'était déjà bien commencé, puisque le "Survivant" - qui aurait mieux fait de crever à la guerre - faisait preuve d'un machisme époustouflant et d'une attitude odieuse envers Ginny, alors que Neville était tout ce qu'il y avait de plus adorable. Il restait cependant assez inférieur à Potter sur le plan... Cadeaux. Car Neville avait, figurez-vous, un budget assez serré... Du temps de Dumbledore, il n'aurait eu aucun problème mais l'actuel directeur était un radin pas croyable.

Alors Neville avait économisé pendant six mois. Il s'était privé durant ce temps de la moitié de ses dépenses habituelles, et c'était très dur, car Neville aimait profiter de la vie...

Il s'était rendu à Bric-A-Brac, le magasin de vêtements et accessoires le plus complet d'Angleterre. Il avait lu sur le MagicNet qu'ils vendaient la paire d'escarpins la plus parfaite au monde... En un seul exemplaire! Cette paire était unique et il la lui fallait.

Le prix avait encore du mal à passer, mais il ne s'était pas privé de la moitié de ses dépenses habituelles pour des prunes!

Et à présent, il sillonait le magasin à la recherche de ces foutues chaussures!

Il passa sous l'échelle d'une des étagères et fit quelques pas. Neville n'était pas superstitieux. Peut-être aurait-il dû... Car, après s'être décidé à faire demi-tour pour aller chercher ailleurs, il repassa devant l'échelle pour se recevoir sur le dos un poids plutôt conséquent. Il s'effondra sur le sol, écrasé par cette masse qui était sortie, ou plutôt tombée d'il ne savait où. Probablement de l'échelle. C'était effectivement une théorie assez intéressante, il faudrait la considérer d'un peu plus près par la suite!

"Putain de bordel de meeeerdeuh..."

Jura Neville entre ses dents. Il doutait d'ailleurs que "le Truc" l'ait entendu. Mais le Truc se leva. Et apparemment le Truc s'en foutait car le Truc s'en alla sans excuser. Neville se releva, outré par ce manque de respect et par cette ignorance incroyables de la part du Truc. Il l'interpella, et s'aperçut que ce cher Truc n'était autre qu'une de ses élèves, Claire Scott, et qu'elle tenait à la main la paire d'escarpins qu'il convoitait. Ah, ça non! Elle n'allait pas l'écraser et en prime lui chiper SA paire d'escrpins!

"Miss Scott! Je, vous, on, heeeeeeeu... DONNEZ-MOI CES CHAUSSURES!"

Décidément, c'était une mauvaise, une trèèèès mauvaise journée...

HJ: Je te jure, je suis absolument fan de ton post. Je n'avais jamais envisagé Neville sous cet angle, et il devient tout d'un coup beaucoup plus séduisant (surtout depuis que c'est Romain Duris, quoi).

Merde. Quand vous êtes élève-par-la-force-des-choses à Hogwarts et que quelqu'un vous appelle "Miss Scoooott!", c'est que vous avez affaire à un professeur, ou, problème un peu plus mineur, à quelqu'un du personnel. Dans le cas de Claire, c'était le professeur de botanique, Mr Longbottom. Elle ne l'avait jamais apprécié, parce que c'était un professeur (niveau 5 de gravitude sur l'échelle de Scott), un ancien Gryffindor (niveau 8,5), un ami du clan des Weasley (niveau 9), un fils de membres de l'Ordre du Phénix (niveau 10 sur l'échelle de Scott). Et bien d'autres choses, encore, qui la rebutaient.

Claire était intelligente (si si). Et elle savait parfaitement quand, comment et pourquoi elle devait se la fermer, même si c'était dur pour elle. Sauf que là, tout de même, hein, son respect pour une certaine morale personnelle en pris un sacré coup. Qu'il s'énerve un tout petit peu parce qu'elle l'avait à moitié tué, elle pouvait l'admettre, à la rigueur. Mais qu'il la punisse en lui confisquant sa paire d'escarpins ... NON, NON ET NON!
Le bout d'éthique qui lui restait lui criant de se la jouer fayotte et désolée, la jeune fille se retourna vivement sur ses talons, un sourire "My-name-is-Marilyn-Monroe-Happy-birthday-Mr-President" fixé aux lèvres, et prête à sangloter et s'excuser sur l'épaule de son professeur. Mais alors même qu'elle ouvrait la bouche, elle réalisa qu'elle n'était pas en année scolaire, et qu'elle pouvait insulter, humilier ou torturer Mr Longbottom, personne ne lui en tiendrait rigueur. Du moins pas plus que si ça avait été un inconnu qu'elle aurait écrabouillé malencontreusement.
Son sourire passa donc de "Marilyn-Monroe" à "My-name-is-Dracula-Do-you-know-what-are-my-hobbies?", et son visage reprit en une fraction de secondes l'expression hautaine et farouche des Slytherin.

"Pardonnez mon éventuelle impertinence, professeur (ton légèrement méprisant, sourcil légèrement relevé; tout ce qu'il faut de Slytherinerie) Longbottom, mais j'ai découvert avant vous cette paire de chaussures, et je m'empressais d'aller l'acquérir. Elle m'appartient donc plus qu'à vous, si je ne m'abuse, et vous ne pouvez pas user de votre autorité professorale, car nous sommes en vacances scolaires. Sur ce, je vous souhaite une bonne journée."

Tout spectateur extérieur (bonjour le pléonasme) de cette bizarrerie cocasse (rebonjour) aurait estimé que Claire Scott avait dix mille fois dépassé les bornes de l'insolence. Mais à vrai dire, elle ... En fait oui.

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Neville avait déjà préparé son petit sourire triomphant, un peu condescendant sur les bords mais pas trop, et surtout très, très humiliant pour son destinataire... Une merveille! Bon, évidemment, c'était à ses risques et périls, car il avait le don pour se fourrer dans les pires pétrins possibles et imaginables, il était donc certain de tomber de ces quatre matins sur le père, le frère, ou encore le tonton, voire parfois, pour les cas les plus audacieux, dans les filets d'un des sortilèges de l'élève lui-même! Mais gratifier quelqu'un de ce sourire magnifiquement méprisant était tellement... Jouissif pour le jeune et timide professeur qu'il était. Il ne pouvait s'empêcher de malmener gentiment ses élèves par pure vengeance, car on l'avait lui-même traité de haut durant son adolescence et ses études.

Il dut cependant se résigner à être ridicule - une fois de plus -, car la jeune fille ne l'entendait pas de cette oreille. Au contraire, elle ne se laissa pas faire et répondit avec une insolence et un mépris qu'il ne lui connaissait pas.

Après tout, Claire Scott n'était-elle pas la pire des fayottes durant ses cours? Et un "Oh, monsieur, quelle chemise adorable!" avec une mine dégoutée à souhait par-ci, et un "J'adôôôôre votre coiffure!" méprisant par-là! Absolument insupportable. Surtout que l'on sentait parfaitement qu'elle ne pensait pas un mot de ce qu'elle prononçait, et de ce fait on se sentait mille fois plus humilié, et surtout moche, qu'on ne l'était avant. Et, par conséquent, Neville ne l'appréciait pas, il la haïssait même, et, dans chacune de ces remarques sur ces travaux, il glissait une petite vacherie ou lui demandait de tout recommencer alors que Claire Scott était clairement une élève brillante. Mais, évidemment, il ne pouvait modifier ses appréciations et notes, qui faisaient croire à tous qu'elle était une de ses élèves préférées. Une fois, Ginny avait demandé à Neville comment il pouvait apprécier une telle pouffiasse. Neville avait répondu avec un air boudeur: "Je ne l'aime pas. Je la SUPPORTE." car il avait appris qu'il ne servait à rien de nier, même ce que l'on avait pas fait, car finalement c'était encore pire et on avait l'air dix fois plus con que si l'on éludait la question avec une petite pirouette verbale.

Mais, malgré cette insupportable attitude de lèche-bottes, Miss Scott n'avait encore jamais manqué de respect à Neville, durant ses cours et même au beau milieu du château d'ailleurs. Il se demandait ainsi par quel tour de magie elle avait enfin décidé de se montrer sincère et honnête avec lui.

*Hum, en fait, après réflexion, je crois que j'préférais la fayotte. La fayotte, elle m'aurait donné les pompes direct au lieu de faire des histoires...*

Alors il comprit. MAIS OUI! Ils n'étaient pas en période scolaire, Neville n'avait donc aucune autorité sur la jeune élève! Seulement, cela ne l'arrangeait pas. Certes, il avait comprit la situation, mais que pouvait-il faire? Hein? Baisser les bras?

Certainement pas!

C'étaient SES chaussures, enfin, les chaussures DE GINNY, il n'allait pas laisser cette petite garce les lui siffler sous le nez alors qu'elle venait EN PLUS de lui réduire le dos en miettes!

Il y avait bien entendu une solution très simple à ce problème. Le Duplicata, sortilège de Clonage très efficace. Le seul problème était que Neville ne tenait pas véritablement à faire étalage de ses compétences en Magie... Bon, il s'était amélioré depuis le temps où il ne réussissait même pas à faire tourner une théière sur elle-même, mais il n'était tout de même pas d'un niveau mirobolant... Il était même assez médiocre, en matière de Sortilèges, mais ça, plutôt mourir que de le révéler à cette Chipper le Renard(Matez les références de FÛÛÛÛÛÛ!) version adolescente! Ooooh, que non!

D'ailleurs, si elle avait à présent le droit de lui manquer de respect, lui n'avait aucune entrave à lui en coller une! Hum, trop dangereux. Cette jeune fille avait des relations, mieux valait ne pas trop la secouer... En revanche, il lui FALLAIT ces escarpins. Il en avait besoin, pour conquérir sa Belle! Hum hum.

Alors, il trouva LA parade. Avec un petit sourire mesquin, et trèèèèès inquiétant sur ses intentions, il fonça droit sur la jeune fille... Et se mit à la chatouiller férocement, tatonant en même temps à l'aveuglette pour trouver la paire de chaussures tant désirée.

Bon, euh, OK, Claire n'avait été d'une diplomatie et d'une politesse à casser des briques, et, de la part d'un quelconque professeur, elle se serait attendu à une bonne grosse gueulante du style McGo: "Miss Scott, en ce moment, je n'ai pas d'autorité sur vous, mais je m'attendais tout de même à un certain respect de votre part! Sachez qu'à la rentrée, je ne vous raterai pas, miss Scott!"

OK, elle savait également que Mr Longbottom était un gros nul en magie, qu'il avait été limite Cracmol jusqu'à ses 9/10 ans, et que c'était à cause de ça que ses élèves redoutaient d'entrer dans sa classe, sachant qu'il s'y trouvait:
1. Des plantes carnivores aux tendances psychopatho-anthropophages;
2. Un professeur incapable de les maîtriser;
Donc, 3. Des billets gratuits pour un aller direct jusqu'à St-Mangouste, étage des Mutilés-à-Vie.

Mais n'empêche, elle se serait attendu à tout de la part de son empoté de prof, strictement tout, sauf qu'il se jette sur elle en la chatouillant, et en cherchant à saisir la paire d'escarpins, à la manière d'un gamin dans un manège pour attraper le pompom.
Claire était une vraie colportrice de ragots (c'était d'ailleurs pour ça qu'elle savait tant de choses sur la vie siiiiiiiiii passionnante de son professeur de botanique), mais elle protégeait elle-même farouchement ses sentiments, sa famille, son enfance, tout ce qui se rattachait à sa vie. Elle ne s'attendait donc pas à ce qu'un enseignant connaisse son Terrible Secret: elle était chatouilleuse. Totalement. Pleinement. De partout. Même les genoux, même les cheveux, même les oreilles. Tout. Mais qui dit chatouilleuse, dit rire. Et, à part avec quelques rares amis triés sur le volet, Claire ne riait pas en présence de quelqu'un. D'ailleurs, étant limite associale, elle n'arborait qu'une seule expression au quotidien: Je-fais-la-tronche-avec-dignité-et-je-méprise-la-Terre-entière. Donc, là, un problème s'installait: Claire n'avait qu'une fraction de dizaine de seconde pour réagir avant de se mettre à hurler de rire.

Etant légèrement sujette aux réactions vives et colériques, elle donna un grand coup d'épaule pour se dégager, et s'écria d'une voix irritée:

"C'est bon! Prenez-les, vos godasses, emballez-les dans du papier cadeau avec des coeurs rouges et dorés, et offrez-les à votre rouquine, mais évitez de me tripoter, merci! Je pourrai porter plainte pour harcèlement sexuel, avec ce que vous faites, là!"

Et elle lui lança les chaussures, qui manquirent d'atteindre son visage et de l'éborgner.
Prête à distribuer des insultes particulièrement blessantes prêlevées dans son imagination plus que fertile (en matière de tout, mais surtout en vacheries), la colère de la jeune fille retomba soudainement quand son oeil fut attiré par une autre paire d'escarpins, tout aussi beaux et à l'aspect plus neuf. Leurs talons étaient plus hauts, le cuir noir plus verni, l'avant ouvert, et un noeud sombre à poids disposé dessus.
Un sourire en coin au bout des lèvres, Claire s'écarta de son professeur, se saisit des chaussures, et se retourna vers lui.

"J'espère, "professeur" (oui, elle parle avec des guillemets dans la voix), que vous ne désirez pas offrir cette paire là en plus à Mme Potter. Oh, excusez-moi!" ajouta-t-elle d'un ton narquois."Mme Weasley, bien sûr."

Nombre de messages : 3 Age : 43 Date d'inscription : 07/05/2008

Neville aurait définitivement du rester au lit ce matin-là. Bon, évidemment, cette petite *CENSURE* de *CENSURE* à la *CENSURE* lui avait bel et bien rendu - Oui oui, rendu! - ses - Oui oui, ses! - escarpins, mais n'empêche - Oui oui, *PAF* Mééééeuh... - que c'était une sacrée garce.

Et puis d'abord, comment faisait-elle pour savoir tout ça sur sa vie, HEIN? Neville commençait à se demander si elle n'avait pas posé des "P'tits Gros", comme disent les Moldus à la télé, ou, pire encore, des KAD MERAD!

Neville ne comprenait pas très bien l'intérêt de cacher un acteur français Moldu dans une maison, mais, après tout, ces Moldus avaient maintes fois prouvées qu'ils étaient ingénieux, alors autant leur faire confiance. Toujours était-il que cette sale... Groumpf! Avait connaissance, Neville ne savait comment, de la vie privée de son professeur. Et, ÇA, ça s'appelait de l'ESPIONNAGE! Vui vui, de l'ESPIONNAGE! Et c'est INTERDIT par la LOI, ça, l'ESPIONNAGE! Et PAS l'usage EXCESSIF des MAJUSCULES! HAHAHA! Non mais. BREF.

Et donc, la jeune élève était en fraude! Héhéhé, Neville la tenait, cette fois... Enfin, presque. Car il n'avait pas spécialement envie d'avoir des ennuis pour poursuites judiciaire injustifiée et gnagnagna. Oui, évidemment, vous, témoins lecteurs, savez que cette poursuite serait parfaitement légale, c'était son droit, car il était ESPIONNE! Ah, on la lui faisait pas, à lui! Héhé. En tout cas, la petite Scott allait passer une année infernale...

Neville voyait déjà la scène et en aurait presque bavé s'il avait été un chien, mais comme il n'était pas ~~ENCORE~~ un chien, il pouvait se retenir, héhé. Ça vous en bouche un coin, hein? Ben oui, c'est un homme supérieurement intelligent, ce Neville. Gnarf.

Mais là, ce fut le choc. Cette petite garce venait de dégoter une paire encore MIEUX que la sienne! Ah, mais cela n'allait pas se passer comme ça!

Neville sortit sa baguette. Il venait de se rappeler d'un sortilège qu'il avait appris en deuxième année, le seul sortilège, en réalité, qu'il avait réussi à apprendre instantanément, et il s'agissait d'ailleurs d'un enchantement complètement inutile et qui allait maintenant sauver son honneur! Haha...

Il marmonna la formule de façon totalement inaudible, d'un endroit d'où Scott ne pourrait pas le voir, et il vit avec une jubilation presque jouissive la paire d'escarpins se briser en deux au niveau des mains de Scott.

"Aaaaah", dit-il après avoir effacé ses larmes de joie, "c'est bête, ça. En même temps, il faudrait faire plus attention à vos affaires, miss Scott!"